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30 avril 2008

La nuit de Beltaine

656384047.jpg C' était aux temps où les hommes y croyaient si fort que les dieux existaient !

Depuis des temps immémoriaux, en cette période de l' année qui voit l' élan du renouveau, les Peuples d' Occident se réjouissaient du retour de la frondaison, de l' essor de la végétation, de la vitalité des eaux, de l' irradiation croissante du soleil et des forces de vie d' une Nature transmise par les dieux, domestiquée par les héros et léguée par les ancêtres.

Le monde celte allait célébrer la grande fête sacerdotale de Beltaine, la fête du feu nouveau et purificateur, consacrée à Belenos, avatar de Lug sous forme de lumière, et à Belisama " la très brillante" et au cours de laquelle les Druides allumeront de grands feux entre lesquels on fera passer le bétail pour le préserver des épidémies.  Nos ancêtres les Gaulois entraient dans le mois de la déesse Vrya, de la floraison, des délices et des trois laits, tandis que les Romains perpétuaient le patronage de Maia, la "bonne déesse" avatar de la Terre Mère, d' où nous viendra le nom du mois de Mai que la tradition chrétienne finira par vouer au culte de "Marie, mère de Dieu".

De toute cette ancestrale ferveur des Peuples d' Europe, traversant les siècles, il ne restera que les traditions du joli mois propice aux déclarations d'amour et aux porte-bonheur, celui des jouvencelles en ronde autour des "arbres aux Dames" accueillant les fées, celui des places de villes et de villages aux "mais" devenus mats de cocagne...et le temps chanté du muguet : " Pour danser pavane et vert gai/Le mois de mai au vert bocage/Ecoutant le pinson ramage/Et cueillant le gentil muguet " : ces vers contemporains de roi Louis le treizième rappellent l' ancienneté de l' usage qui nous fera, au premier jour du mois, perpétuer l' offrande de blanches clochettes, épanouies, peut-être, durant la nuit de Beltaine.    

Yves Darchicourt

 

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