Educ'Nat' : des moyens, encore des moyens !

Grève et manifs dans l'Education Nationale...un mardi, ce qui a l'avantage d'assurer deux jours de congé consécutifs à la plupart des camarades syndiqués et à leurs troupes. On l'a compris, les damnés du tableau noir veulent des moyens, c'est à dire encore un peu (beaucoup) plus d'argent des contribuables, pour assurer une "éducation" qui s'apparente généralement plus à du formatage idéologique des jeunes cerveaux.

Des moyens pourtant, ils n'en manquent guère si l'on en croît les chiffres fournis conjointement par la Cour des Comptes, l'Insee ou l'Education Nationale ( L'Etat de l'Ecole ) elle-même :

depuis 1980, le budget de l'Educ' Nat' a augmenté de 6 milliards ( en euros constants ) pour atteindre 132,10 milliards € en 2009 soit 6,90% du PIB, alors que le nombre de scolarisés a diminué de 600.000, ce qui représente 7990€ par élève ou étudiant;

actuellement 852907 enseignants s'occupent de quelques 12 millions d'élèves, ce qui donne un ratio de 1 professeur pour 14 élèves : la surcharge de nombre d' établissements pouvant ressortir d'une mauvaise gestion des effectifs et des emplois du temps et - un peu beaucoup aussi - du nombre de "dévoués" bénéficiant de décharges syndicales; le non-remplacement de 16000 retraités par an dès l'année prochaine porterait le ratio professeurs/élèves à 14,3 en 2012 et à 14,60 en 2013;

hors les personnels techniques et les 68949 assistants d'éducation ( les pions ) le Mammouth rémunère 126915 personnels non enseignants, dont bon nombre sans doute de surnuméraires qui à eux seuls peupleraient les bureaux de 10 Tours Montparnasse.

Et tout cela pour faire quoi ? A une dictée proposée au Certificat d'Etude de 1975, 50% des élèves testés eurent zéro; 30% des "têtes blondes" de 18 ans sont quasiment analphabètes; le BAC - distribué gratuitement - n'a plus aucune valeur. Les résultats obtenus sont inversement proportionnels aux moyens considérables mis globalement à disposition des enseignants.

Les syndicats leurrent l'opinion publique en centrant leurs revendications sur des "moyens" qui existent  déjà et en éludant le problème de l'éducation que leurs affidés ne dispensent plus; le problème de l'Education Nationale réside dans les programmes vidés de leur substance, dans les méthodes inadaptées, dans la fiction du collège unique, dans les innovations - disons les expériences - pédagogiques aberrantes, dans le poids grandissant de l'immigration allogène qui nivèle les classes par le bas.

Le Gouvernement lui n'apporte pas les bonnes réponses : il ne suffira pas de "dégraisser" le Mammouth, tout est à repenser, tout est à refaire.