Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31 octobre 2013

Amiens : le juge Raymond Lévy et le train de 20h34 !

les juges.jpgC’est l’histoire d’un juge, Raymond Lévy, qui siège depuis 2003 à Amiens.

Ancien juge international au Kosovo et ancien président de cour d’assises, il est venu finir sa carrière en Picardie. Comment et pourquoi ? Mystère. Peut-être un rien casse-bonbon, le juge, allez savoir…

Contrairement à l’obligation qui lui est faite, monsieur le juge Lévy ne réside pas à Amiens. Il habite Albert, au Pays du Coquelicot, à 31 kilomètres d’Amiens par la D929. Mais Raymond Lévy ne prend pas sa voiture. Il lui préfère le train. Qui quitte Amiens à 20 h 34. Et vous avez deviné : les procès finissent rarement à heures fixes, alors Raymond Lévy râle. Il tempête, s’en prend aux avocats qui font traîner les questions alors que s’achève déjà sur France 3 son feuilleton Plus belle la vie en Picardie.

Le 25 septembre dernier, l’incident éclate à l’audience lors d’un procès en appel sur la maltraitance des animaux. C’est le juge Lévy qui s’estime maltraité : il va rater son train, engueule le président. L’assistance médusée regarde la justice du siège s’entredéchirer. Le président parle de conseil disciplinaire, Raymond Lévy répond « arrêt-maladie ». Dont acte. Et voilà l’ancien juge du Kosovo, le monsieur qui sans doute eut entre les mains la vie de criminels de guerre et de paix, arrêté pendant 15 jours pour « dépression réactionnelle ». On ne rigole pas.

Au passage, on ne saurait néanmoins trop suggérer à la Sécurité sociale de se renseigner sur le médecin complaisant qui a prescrit l’arrêt. Peut-être avait-il un divorce litigieux ou une histoire de corne-cul l’opposant à un voisin à faire trancher par le tribunal…

Mais le juge Lévy n’entend pas s’arrêter là. À peine remis de sa dépression réactionnelle, il a déposé une plainte le 17 octobre à la brigade de gendarmerie d’Albert, pour « harcèlement moral ». La raison ? Il a été convoqué à deux reprises devant le premier président de la cour d’appel d’Amiens. Intolérable. « C’est un problème d’organisation des audiences ! Comment je fais si je n’ai pas mon train, les hôtels sont pleins à cette heure, je reste dans les rues d’Amiens ? », dit le magistrat au Courrier picard.

Ben, Monsieur le juge, comment dire : vos émoluments vous permettent peut-être de prendre une chambre en ville ? Ou un mobil-home au camping du Parc des Cygnes ? Ou une tente Quechua dans le Jardin des Plantes ? Ou un billet de logement chez les Kosovars en attente de papiers ?

Quant aux justiciables dont le procès s’est trouvé reporté de plusieurs mois pour cause d’engueulade entre le conseiller près la cour d’appel et le président, ils n’ont, eux, que leurs yeux pour pleurer. Ainsi va la justice en France…  source: Marie Delarue sur Boulevard Voltaire

Les commentaires sont fermés.