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13 février 2010

Petite chronique de Février...1651: les mazarinades !

SCARRON2.jpg6 février 1651, au plus fort de la Fronde, le cardinal-ministre Giulio Mazzarini juge plus prudent de quitter Paris :

 " le cardinal lundi la nuit/Fit sa retraite à petit bruit/Et sortit par l' huis de derrière/La lune servant de lumière " imprimera alors fort ironiquement La Muze Historique.

Ce départ ne suffira pas à mettre fin à la campagne qui se déchaînait contre Mazarin depuis le début de l' année sous la forme de libelles :  les fameuses mazarinades - on en a dénombré près de 5000 - qui doivent leur nom au titre du pamphlet de l' écrivain et poète satirique Paul Scarron dont l' envolée finale, à proprement parler époustouflante, aurait de nos jours fait s' étrangler d' horreur les bigots du politiquement correct et couiner d' importance les vierges effarouchées de la respectabilité politique

" Sergent à verge de Sodome / Exploitant partout le Royaume / Bougre bougrant, bougre bougré / Et bougre au suprême degré / Bougre au poil et bougre à la plume / Bougre en grand et petit volume / Bougre sodomisant l' Etat / Et bougre du plus haut carat "

On est bien loin de notre contemporaine et insignifiante adresse de Frèche à la "tronche pas catholique" de Fabius, mais il est vrai que si l' un n' a ni la verve ni le talent de Scarron, l' autre n' a jamais eu la forte personnalité ni l' envergure de Mazarin. Un Mazarin que ces attaques sur ses moeurs inversées supposées laissaient de marbre, même quand elles touchaient ses relations privilégiées avec Anne d' Autriche, régente du Royaume durant la minorité de Louis XIV,  d' autant qu' elles ne l' ont pas empêché de revenir au pouvoir et de continuer à tenir les rênes de l' Etat, jusqu' à sa mort, durant dix ans encore. Nos actuels politiciens sont vraiment petits !

Yves Darchicourt