17&18 mars 2004 : Nuit de Cristal au Kosovo

Il y a six ans, les 17 et 18 mars, des milliers d‘émeutiers albanais (on évoquera le chiffre de cinquante mille personnes impliquées dans les pogromes) se jetaient sur les enclaves serbes du Kosovo pour en chasser par la violence leurs habitants, incendier leurs maisons et détruire tous les bâtiments religieux qu’ils trouveront sur leur passage. La veille, la mort par noyade de trois enfants albanais que la presse albanophone s’est empressée de mettre sur le dos d’autres enfants serbes, a soulevé l’indignation et la colère des Albanais. Tout au long de cette journée du 16 mars, par des déclarations haineuses, qui résonneront comme autant d’appels à la vengeance, les dirigeants albanais ont fait monter la tension. Chauffée à blanc la foule est prête à basculer dans la violence. Le 17 s’est chose faite, et les pogromes que la presse internationale étonnée par l’ampleur des événements est forcée d’évoquer vont durer trois jours. Les médias allemands parleront même de Nuit de Cristal. Le choix des enclaves ciblées ainsi que le mode opératoire des émeutiers ont fait penser avec le recul du temps, que cette vague d’épuration ethnique avait été programmée d’avance, et que ses auteurs attendaient un prétexte pour en déclencher le déroulement. Depuis 6 ans, aucun des responsables de la mort de huit serbes survenus au cours de ces évènements, de l’incendie de 30 églises, de l’exode de 4000 habitants, et de la destruction de centaines d’habitations appartenant à des Serbes ou des Roms n’ont été déférés devant la justice. Aucun des généraux responsables pourtant au terme des accords de Kumanovo de la sécurité et des biens de tous les habitants du Kosovo n’ont été non plus démis de leurs fonctions.

Michel Dantan in Nouveau National Hebdo   http://www.national-hebdo.net/spip.php?article1195

illustration : village serbe de Svinjare après le passage de la horde musulmane