Traditions identitaires d' Europe : de Samain à la Toussaint

Nous sommes au début de l' année celtique, marquée par la grande fête de Samain durant laquelle les morts viennent, autour des feux, rendre une visite amicale aux vivants; nous sommes aussi en la période chrétienne consacrée à tous les saints et aux défunts.

Nous sommes dans le moment fort de l' année où, chez tous les Peuples de notre Europe, on se souvient de ses ancêtres, on honore ses aïeux, tous ses aïeux, sans exclusive, sans repentance mais avec considération, reconnaissance et amour.

Nous sommes d' Europe et par là même nous sommes d' un âge immense ! Revendiquons en la fierté !

Bonne fête de Samain ! Bonne fête de Toussaint !

MPYD

Traditions d' Europe : arbre de Mai, arbre de vie

L' arbre de Mai, le mois de la floraison, celui de Vrya chez nos ancêtres les Gaulois, était un élément primordial des traditions celtiques dans le culte de Beltaine, le "feu de Belenos", le feu purificateur et propice qui illumine la définitive victoire du printemps sur l' obscurité et la froidure. L' arbre de Mai est le symbole d' une fort ancestrale vénération des peuples européens vivant dans un environnement sylvestre particulièrement dense et varié et qui voyaient en l' arbre le symbole de la vie, considérant ainsi par exemple ainsi le frêne Yggdrasil des germains, ou le frêne Irminsul des saxons comme des " arbres du monde "

L' intense vénération développée autour de l' arbre sacré, considéré à la fois comme centre et pilier du monde, comme source de la vie et du savoir, lié à la connaissance du Destin, a subi les persécutions des églises chrétiennes mais a survécu dans l' inconscient collectif européen à travers une foule de traditions comme par exemple la plantation des arbres de mai ou l' élévation des mâts de cocagne dans les villages ou encore dans les rondes autour des arbres à danser ornés de guirlandes multicolores.

Si l' on ajoute que l' offrande traditionnelle des brins de muguet, des branches d' aupépine ou d' églantine nous rattache aux traditions romaines des fêtes de la déesse Maia, la Bona Dea, la vierge féconde en l' honneur de qui les jeunes gens couronnaient les jeunes filles de fleurs, on réalise que nos traditions populaires du " premier mai " nous viennent du fond des âges et qu' elles sont spécifiques à notre civilisation européenne.

Les maintenir, faire revivre celles qui se perdent, les faire se perdurer, c'est préserver un héritage qui nous vient de la longue lignée de nos aiïeux et que nous nous devons de transmettre à nos enfants. C' est aussi cela préserver notre Identité ! C' est aussi cela résister pour se préparer à reconquérir.

Yves Darchicourt

à consulter :  Fêtes paîennes des quatre saisons     Pierre Vial

Jul ou Noël : ofrrir utile !

On a pu dire avec raison que le catholicisme romain était la plus païenne des sectes chrétiennes. Pour s' en convaincre, il n' est qu' à se plonger dans l' origine de chacune des fêtes religieuses, grandes ou petites, qui s' égrennent tout au long de l' année au rythme des saisons et qui sont le reflet de notre " plus longue mémoire " et de notre Identité européenne. 

Pour se documenter, on lira avec plaisir les " Fêtes païennes des quatre saisons ", un ouvrage publié par les Editions de la Forêt sous la direction de Pierre VIAL.

Renseignements sur le site de Terre et Peuple ( rubrique "boutique" ) :  www.terreetpeuple.com 

Au seuil de Novembre

" Après la visite aux tombeaux et aux proches qui ne sont plus, il est doux de se tourner vers les vivants; après tant de pertes, il est doux de voir ce qui reste de notre sang et les progrès de notre descendance "  Ovide

Solstice !

Nous vivons actuellement la grande période solsticiale d' été durant laquelle, et depuis des temps immémoriaux, les Peuples d' Europe saluaient le soleil à son apothéose et conjuraient le péril qui en procédait en allumant feux et bûchers. Du 17 au 25 juin, la durée du jour reste sensiblement la même, le soleil semble s' arrêter avant de commencer à décliner laissant le temps nocturne mordre petit à petit sur le temps diurne.

Cette période du cycle solaire était de cruciale importance dans tout le monde européen, culminant durant la nuit la plus courte de l' année vouée à une grande ferveur religieuse durant des millénaires, ferveur détournée et récupérée par l' église chrétienne qui en fera la "nuit de la Saint Jean", un moment cultuel primordial que la longue mémoire européenne associe au merveilleux.

Nuit du solstice d' été, nuit propice aux fééries, aux songes et aux charmes, nuit où l' on cueillait herbes magiques et plantes médicinales, nuit des sauts au-dessus des flammes et des bains dans rivières et fontaines, nuit dont on savait bien que la rosée donnait parole aux animaux, nuit magique renouvelée pour la longue lignée de nos aïeux.

Saluons la renaissance confirmée cette année encore des fêtes locales qui, partout en Europe, célèbreront bûchers et arbres de feu, perpétuation inconsciente des antiques traditions qui scellent notre identité.

Yves Darchicourt