Indécence...toujours !

Gestion calamiteuse et pertes abyssales nonobstant de larges coupes sombres dans les effectifs de l' ordre de 50% ( dont plus de 20000 salariés français ) : le groupe Alcatal-Lucent, plombé par plus d' un milliard€ de dettes, vient de "démissionner " Serge Tchuruk (président du conseil d' administration) et Patricia Russo ( directrice générale ). Un simple salarié convaincu de faute grave n' aurait même pas le droit aux indemnités chômage; il n' en va pas de même pour les VIP des grandes entreprises dont on sait qu'ils sont victimes de la conjoncture et pas de leur incompétence : Russo qui engloutissait 1,8 millions€ par an et 3 millions€ de stock-options, va donc empocher 6 millions € pour voir venir; Tchuruk ne touchera rien puisqu'il n' était pas salarié mais "simplement" défrayé aux jetons de présence pour 100000€ par an, toutefois ne plaignons pas trop vite le pauvre homme qui s' était mis à gauche 5,6 millions€ d'indemnités en 2006 quand il avait dû renoncer à ses fonctions de directeur général.

Pas de problèmes de fins de mois non plus pour Carla Bruni qui, gràce à son Président de mari, vient de réussir deux belles et probablement très juteuses opérations de marketing. Lundi dernier, elle a obtenu la participation de tout un Conseil des Ministres pour la promotion de son dernier disque : le lêche-botte d' or revenant à Nadine Morano (secrétaire d' état chargée de la famille), suivie de près par Bernard Laporte (secrétaire d' état chargé des sports). Et c' est ce même lundi, que le magazine people US "Vanity Fair" publiait une photographie ( payée à quel prix ?) très "glamour" de la première mannequin de France posant vêtue (ouf !) d' une somptueuse robe écarlate...sur le toit de l' Elysée où jamais un citoyen de base ne pourra immortaliser la première communion de son petit Riri !

Plus dure sera la chute !

Marie-Paule Darchicourt

 

 

 

Indécence...encore !

On l' aurait parié !  Le " Consortium De Réalisation " - alimenté par les crédits budgétaires de l' Etat, c'est à dire par les contribuables - devra définitivement verser 285 millions € à Bernard Tapie  comme l' ont décidé, en toute indépendance évidemment, les trois gérontes du Tribunal Arbitral : 240 millions € au titre de "manque à gagner" et 45 millions € pour un "préjudice moral" que les chenus ne se donnent même pas la peine de justifier. La peine n' est d' ailleurs peut-être pas ici le mot juste quand on apprend que pour quelques semaines de travail et une délibération de 94 pages, MM. Pierre Mazeaud (politicien), Jean-Denis Bredin (académicien) et Pierre Estoup (magistrat honoraire) seraient rémunérés 300.000€ chacun.*

L' affairiste touchera donc le pactole : intérêts aidant, ses 285 millions€ deviendront 400 millions environ; une fois réglée sa cathédrale de dettes, il devrait lui rester de 20 à 40 millions € ( au-delà d' un certain chiffre, on ne précise plus, on évoque ) pour lui permettre d' envisager l' avenir en toute sérenité. La sentence arbitrale ne sera pas contestée par Bercy même si Christine Lagarde se targue de n' avoir pas " la tête à être une copine de Bernard Tapie "  et le bonimenteur a beau donner dans le sarkomaniaque, il serait indécent de voir dans cette affaire ne serait-ce que le quart d' une once d'un soupçon de copinage. Puisqu' on nous le dit !

Yves Darchicourt     (RTL matin/28 juillet 2008)

Un peu d' humour

Dessin de CHAPPATTE dans Le Temps ( Genève )

Lambertise !

" Voter contre une réforme des institutions ne peut relever d' un caprice. C 'est un long aboutissemment d' une réflexion profonde " déclarait le sénateur UMP Alain Lambert, opposant farouche au projet sarközien de modification de la Constitution, quelques jours encore avant la tenue du Congrès à l' issue duquel, in extremis, il finira par votre "oui" à l' adoption d' une réforme dont il avait dit aussi " je pense qu' elle ne sert à rien ". Quarante-huit heures après, il était oficiellement nommé à la Commission de Surveillance de la Caisse des Dépôts et Consignations !

L' homme, qui semblait jouer les libres espadrilles au milieu des godillots de l' UMP, justifie ce qui peut bien apparaître comme un retournement de veste* par son " amitié " envers Nicolas Sarközy et récuse tout lien entre cette belle volte-face et sa nomination: " ce n 'est en rien une quelconque sucette pour mon vote à Versailles, cette nomination était connue depuis la semaine dernière ".

Une "quelconque sucette" que l' ancien ministre, déjà transfuge de l' UDF, aurait pu refuser pour éviter que des jaloux et des aigris ne l' accusent de "girouettisme intéressé", après tout il est déjà conseiller municipal, président de la communauté urbaine d' Alençon, président du Conseil Général de l' Orne et sénateur ! Quand on aime, on ne compte pas, c' est bien connu !  

Yves Darchicourt              ( photo: archives AFP )

* sur cette pratique politique très en vogue, on aura toujours grand plaisir à écouter " l' Opportuniste " par l' excellent Jacques Dutronc ( ...à la prochaine révolution je retourne mon pantalon... ), une chanson qui, curieusement, passe rarement sur nos médias et dont le propos irrévérencieux, ne concerne, bien évidemment, absolument pas l' honorable Sénateur en question ici.

  

Jackerie !

Ainsi vont certains vieux briscards de la politique professionnelle qui réussissent à rebondir sur n' importe quoi pour faire les gros titres et alimenter les éditoriaux; ainsi va Jack Lang qui dans le genre vient de réussir un modèle digne de figurer à Sèvres aux côtés du métre-étalon. Tous les médias en font des gorges chaudes, à une voix près Sarközy se prenait une congressiste gamelle ! A une voix près, celle du toujours jeune Jack bien évidemment, qui a sauté sur l' occasion pour sortir de la condition, si indigne pour son parisianique ego, d' anonyme député de base du PS réduit à siroter du tafia avec ses électeurs provinciaux pour avoir droit à quelques lignes dans la presse locale.

On pouvait s' attendre à une exhibition frétillante à la Delanoe' Gay Pride ou à un numéro de scie musicale au rendez-vous trocadéresque d' Ingrid, il vient de nous jouer les Jack Ier Sôter, le sauveur de "Naboleon" surgissant du Boulonnais tel un Grouchy qui eût été à l' heure à Waterloo ! Tout le monde en parle, ses "amis" en crèvent de rage et et Sarközy pourrait bien lui en être très, très, très reconnaissant ! Du travail d' artiste finalement ! 

Yves Darchicourt