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13 juin 2006

Amnésie sélective

medium_ww2-47.jpgPourtant très porté sur les commémorations soixantenaires, le Parti Communiste "Français" semble avoir totalement "oublié" le 27 mai, précisément le 27 mai 1940, journée pourtant funeste où trois ouvriers de Boulogne-Billancourt furent condamnés à mort et passés par les armes...Il est vrai que les lascars, qui étaient membres des Jeunesses Communistes, agissant en cette qualité et sur instructions, avaient mis au point le sabotage d'avions Farman sur leur chaîne de montage et il est vrai aussi que les ignobles avaient fait en sorte que les avions puissent exploser en plein vol. *

C'était certes l'époque où Hitler et Staline faisaient des rêves de grandeur partagée, celle où le PC - dénoncé comme un "parti de l'étranger" - avait été interdit par Daladier et où son Secrétaire Général Maurice Thorez, qui avait traversé allégrement l'Allemagne nazie pour rejoindre l'URSS, coulait déjà des jours heureux, sous le nom d'Ivanov, dans une datcha mise à sa disposition par le dictateur communiste à Künsevo. **

En règle générale, très sourcilleux sur la période des " jours les plus sombres de notre Histoire " le PC"F" fait preuve, dans certains cas d' une totale amnésie ou d'un étrange arrangement avec les faits. Ce qui confine parfois à l'odieux, comme cette prétention, longtemps avancée d' avoir été le " parti aux 75.000 fusillés "; alors que, si l'on en juge d'après les "Débats du Procès de Nüremberg" ( tome XXXVII pages 211/212 ), il y eu 29.660 malheureux français exécutés par les allemands, et beaucoup de ces martyrs n'étaient pas communistes. ***

De nos jours, le " grand frère " ayant disparu, il n'y a plus de " parti de l'étranger "; mais comme il n'y a plus beaucoup de communistes français non plus, le PC"F" est en passe de devenir le "parti des étrangers"; mais cela, c'est une autre histoire...         YD          *****sources: Documentation sur la Politique Communiste ( législatives 1958 - SFIO )

 

 

25 avril 2006

1915: un mois d'avril meurtrier

C'est le 24 avril que le génocide arménien a commencé à ISTANBUL par des pendaisons collectives de notables et d'intellectuels. Confronté à des difficultés croissantes, le gouvernement " jeune turc " a décidé de se trouver un bouc émissaire: se sera le peuple arménien sur lequel les ottomans s'était déjà " fait la main " en 1895 et en 1909.

La politique d'extermination, dûment orchestrée, s'étendra à tous les territoires contrôlés par les turcs jusqu'en 1917. La systématisation de la cruauté et de la torture y a atteint des sommets inimaginables, près du 1/3 des arméniens, environ 1,5 million d'hommes, de femmes et d'enfants ont péri, souvent dans des conditions épouvantables.

Un décret du ministre de l'intérieur Talaat Pacha précise que " le droit des arméniens de vivre et de travailler sur le territoire de la Turquie est aboli (...) le gouvernement a ordonné de ne pas même laisser les enfants au berceau " * Un télégramme de ce même Talaat à Naïm Bey, secrétaire de l'administration des déportés à ALEP, est encore plus explicite: " le gouvernement a décidé d'exterminer entièrement les arméniens habitant en Turquie (...) sans égard pour les femmes, les enfants et les infirmes (...) il faut mettre fin à leur existence. " *

L'épuration ethnique et religieuse a perduré par soubresauts jusqu'en 1922, tant à l'égard des arméniens que des grecs orthodoxes et d'autres minorités chrétiennes.

Sélectifs dans le devoir de mémoire, partiaux dans l'indignation, les médias français, les lobbies anti-racistes et les habituelles " bonnes consciences " font peu de cas de ce tragique anniversaire. Il est vrai que les arméniens sont des victimes gênantes et que leur génocide fait mauvais effet au milieu de la turcophilie ambiante; car en plus, ANKARA ne reconnait pas ce génocide: tout au plus une grosse bavure, un détail de 250 à 300.000 victimes, une affaire somme toute regrettable, sans plus. Ce sont les mêmes qui martèleront que la Turquie a évolué et qu'elle ferait un partenaire fort respectable dans la communauté européenne.

Pourtant, n'y a t'il vraiment plus aucun lien entre la mise à sac de CONSTANTINOPLE, la profanation de la basilique Sainte-Sophie, le martyre des peuples des Balkans durant trois siècles, le massacre des arméniens, l'occupation sanglante de CHYPRE en 1974 et la déclaration faite par Recep Tayyip Erdogan ** ( chef du parti islamiste AKP majoritaire, actuel chef du gouverrnement et dont l'épouse ainsi que celles de 15 de ses ministres ne sort que voilée ): " les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées nos casernes et les croyants nos soldats (...) je suis pour la charia, on ne peut pas être laïc et musulman à la fois."

Tout cela n'a pas empêché les européistes d'inviter Erdogan à cosigner l'acte final de la constitution européenne le 29 octobre 2004. Le projet de constitution a fort heureusement été enterré gràce, notemment, au sursaut du peuple de France le 29 mai 2005. Il faut cependant rester vigilant, la Turquie n'a pas renoncé à s'imposer dans la communauté européenne; plus qu'une réaction de simple bon sens, s'y opposer avec force et constance est un acte de civilisation.

Yves Darchicourt

* source: Daily Telegraph 1922      ** citant Ziya Gökalpturc