Exit Jack!

Coup dur pour l' égo de l' éternel, mais toujours jeune, irremplaçable ministre de la culture, quasiment déifié de son vivant par la municipalité socialiste de Beuvry la Forêt, sise en Pays de Pévèle dans le Nord, laquelle avait décidé en novembre 2005 d' honorer une école communale en la gratifiant du célébrissime patronyme.

Las, le fort peu branché Tribunal Administratif de Lille vient de décider qu' une " Ecole Maternelle Jack Lang " était une incongruité fort peu compatible avec la nécessaire neutralité politique que se doivent d' afficher les services publics en général et les frontispices des bâtiments de l' Education Nationale en particuler.

A l' époque, l' Illustre avait trouvé l' initiative "étrange", ce qui ne l'avait en rien empêché, fort modestement bien sûr, d' accepter le vibrant hommage à son "Moi" et de se précipiter à l' inauguration...vanité quand tu nous tiens! 

On ignore encore comment sera rebaptisé le gentillet hâvre de nos chères têtes blondes...mais étant donné la dureté des temps, il est probable que nos contitoyens beuvrygeois ont autre chose à penser et qu'il s'en fichent complètement!

Marie-Paule Darchicourt

   

Culture : mode d'emploi...

...selon MM. Donald Morrison et Grant Rosenberg, chroniqueurs au très new-yorkais Time Magazine!

Selon ces deux fins connaisseurs, la France a perdu "son statut de superpuissance culturelle" pour avoir négligé de reconnaître et de promouvoir "les banlieues et les coins disparates du monde non blanc", pour ne plus s' ennorgueillir que de sa seule culture indigène en quelque sorte, en négligeant "le bazar multiethnique de l'art, de la musique et de l' écriture." Fi donc de nos franchouillards créateurs et de leurs oeuvres pour fronts obtus et béotiens bouseux; les français persistent à s'étioler culturellement, béats d' admiration devant leur océan de vieilles gloires d' où pointent heureusement quelques îlots de "revival", entendons " les artistes de hip hop comme le sénégalais M.C Solaar, la chypriote Diam's et Abd al Malik, fils d' immigrants congolais, qui ont pris le verlan des rues pour en faire une version plus poétique du rap américain ".

C 'est définitivement évident, pour les deux bobos new-yorkais auto-proclamés éminents spécialistes en "culture frenchy" les secteurs les plus "vibrants" de celle-ci  sont désormais le rap, le hip hop et, très accessoirement, la bande dessinée! D' où leur conclusion d'un enthousisame délirant " qu'est-ce qui permet à une nation de rester grande  sinon les nouvelles énergies venues des marges? que la France commence à applaudir les ferments issus de ces marges et elle regagnera sa réputation de puissance culturelle, de pays où chaque nouvelle saison apporte sa moisson de génie " 

On ne peut que reconnaître la hauteur de vue des deux cultureux branchés de la "côte est" et saluer humblement du béret basque ces sublimes évidences venues de représentants d' une nation si éminemment culturelle et d' une délicatesse artistique telle qu'un de ses littérateurs définissait le progrès comme étant " la possibilité de pouvoir  vomir à San Francisco le steak aux champignons que l'on a mangé à New-York "    

Yves Darchicourt

 

 

Indochine!

 

Images inoubliables de ces jours passés dans un autre monde!  Impasse faite sur le touristique confort habituel, retour le corps fatigué mais la tête remplie de souvenirs impérissables pour le coût à peine d'une courte villégiature dans les rotissoires surpeuplées de la côte méditerranéenne ou celui de quelques heures des sardanapalesques vacances sarkoziennes!

Les noms égrenés d'un rêve concrétisé : Bangkok, la rivière Kwaï, Ayutthaya, Sukhothaï, Lopburi, Phrae...le Triangle d'Or, Chiang Saen, le Mékong! Une embarcation rudimentaire sur le fleuve mythique, longer les rives de Birmanie, faire escale au Laos. Un vieux 4/4, les pistes dans une odeur d'huile chaude, les villages montagnards, l'accueil d'une communauté akha ou yao, le sourire des enfants karens ou hmongs...de peuples fiers de vivre chez eux, avec les leurs, à mille lieues du mirage allocatairisé des déracinés du 13e arrondissement. La chaleur humide, le roulis de la pirogue, l' éléphant, le lent balancement du palanquin, les averses courtes et brutales...la route vers Chiang Maï, le train de nuit poussif garanti sans air conditionné, l'aéroport et le quadrimoteur pour Siem Reap en pays khmer! Le Cambodge...Angkor! Les merveilles d'une civilisation disparue, la gentillesse d'un guide qui sait où ne se rendent jamais les cortèges colorés et bruyants des touristes chinois ou coréens, les maisons flottantes des rives immenses du Tonlé Sap où ont fait souche des milliers de déserteurs vietnamiens... mais aussi les souvenirs atroces d'un peuple martyrisé par les siens, les cauchemardesques témoignages recueillis presqu'en catimini, réconciliation nationale oblige : l' effroyable dictature du "frère numéro un", la sauvagerie des "khmers rouges", la barbarie institutionnalisée, les exécutions, les tortures, la faim, la délation pour sauver sa vie, la décérébration et la rééducation jusqu'à l'épuisement...deux millions de morts, un quart de la population!...aboutissement somme toute logique de la mise en application de l'utopie politique qui a vomi les dictatures les plus sanguinaires de toute l'Histoire! Et pourtant des sourires, de la gaité, la joie de vivre retrouvée dans des paysages d'une beauté à couper le souffle...

Le vol de retour, peuplé d'images de ces jours qui furent tellement ailleurs, des jours bénis des dieux pour oublier le nom et jusqu'à l'existence même des bouffons qui nous gouvernent ou des copains-coquins qui ambitionnent de le faire, pour oublier les "jeunes", les caprices de Cécilia, la royalitude de Porcinet, les sondeurs appointés, les eurocrates, les clandestins sans-papiérisés, les "préférés des français" imposés, le réchauffement de la planète qui génère des étés froids et les emmielleurs du JT de 20h!

Miracluleux intermède du Siam. Jusqu' au revoir, Indochine!

MPYD