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29 mai 2008

555 ans d' espoir !

2034520831.2.jpgIl est une légende qui veut que l' empereur Constantin XI Paléologue "Dragasès" ne soit pas mort lors des derniers farouches combats sur les remparts de Constantinople au matin du 29 mai 1453 quand la ville fut prise par les turcs parce qu' abandonnée à son sort par l' Occident. Certes, le courageux Basileus s' est défait de ses insignes impériaux et s' est jeté dans la mêlée avec ses fidèles mais, alors qu' il était sur le point de succomber sous les coups des janissaires, il aurait été enlevé par des anges et transporté jusqu' à une caverne jouxtant la Khrysoporta, la Porte d' Or, pour y être transformé en statue de marbre. Dès lors, l' empereur pétrifié attend d' être réveillé miraculeusement, pour à nouveau lever ses armées, retourner au combat, chasser les turcs de Constantinople et les poursuivre jusqu' aux confins de Kokkini Milia, le Pommier Rouge, en Asie Centrale, leur territoire mythique d' origine et d' où ils sont sortis pour le plus grand malheur de la Chrétienté. 

C' est là une des belles légendes qui furent si nécessaires à tous ces Peuples d' Europe martyrisés pendant des siècles par les Ottomans. Une légende d 'espoir qu' il n'est pas de nos jours inutile d' évoquer encore. Et si...après tout, il suffit peut-être d' y croire !

Yves Darchicourt

  

16 mai 2008

Un flamand sur le trône de Constantin !

295268181.jpg " Quand ils l' eurent couronné, ils l'installèrent sur un trône élevé où il resta jusqu' à la fin de la messe, tenant d' une main son sceptre et de l' autre une pomme surmontée d' une petite croix; tout son habillement avait plus de valeur que le trésor d'un riche roi. Après la messe, on lui amena un cheval blanc sur lequel il monta, et les barons le ramenèrent dans son palais de Boucoléon, où on le fit asseoir sur le trône de Constantin; alors ils le tinrent pour le véritable empereur. "  ( récit de Robert de Clari )

Le 16 mai 1204, Baudouin, neuvième comte de Flandre et sixième comte de Hainaut, revêtu du pallium, vient d' être couronné empereur de Constantinople en l' église Sainte-Sophie. Elu par ses pairs un an plus tôt, Baudouin Ier de Constantinople avait pris la croix en l' an 1200 avec force chevaliers et hommes d'arme flamands qui s' ébranlèrent en 1202 pour se joindre à la malencontreuse quatrième croisade qui le fit empereur. Un règne éphémère qui se terminera tragiquement le 14 avril 1205 dans le fracas des armes, les cris, la poussière et le sang de la défaite d' Andrinople. Englouti dans la bataille avec 300 de ses chevaliers, Baudouin ne donnera plus signe de vie.*

Pourtant il se trouvera, vingt années plus tard, quelque croisé de retour du Levant pour croire le reconnaître en la personne d'un ermite de la forêt de Glançon près de Valenciennes. La rumeur fera le reste : le héros est sorti de ses guenilles, on le présente à la foule en liesse à Valenciennes, à Tournai, à Lille, à Gand, à Bruges...le comte toujours vénéré dans la mémoire de ses peuples est de retour ! L' affaire fait grand bruit, jusqu' aux oreilles de Charles VIII de France, qui en sa qualité de suzerain, intervient en désignant ce que nous appelons aujourd' hui une "commission d' enquête" présidée par l' évèque de Senlis. Beaucoup plus efficace que ses homologues contemporaines, la délégation royale aura tôt fait de démonter le subterfuge : le pseudo Baudouin est en réalité Bertrand Cordel, ancien ménétrier, batteleur, comédien, faux ermite et vrai mendiant dont la trouble ressemblance avec le comte devait servir les intérêts de barons ambitieux. L' homme finit par fuir à la fin mai 1225, en emportant bijoux et argent; réfugié en Bourgogne, il est arrêté, promptement extradé et promené partout où il avait été acclamé pour avouer publiquement son forfait...avant d' être étranglé entre deux chiens devant la halle échevinale de Lille.

Cela s'est passé sur les terres de Flandre et du Hainaut, au printemps et à l' été 1225, en ces temps bénis où le merveilleux peuplait le quotidien, pendant quelques mois, les peuples avaient rêvé !            

 Yves Darchicourt        * sans doute mort en captivité en 1206  /  photo: statue de Baudouin Ier à Mons

30 avril 2008

La nuit de Beltaine

656384047.jpg C' était aux temps où les hommes y croyaient si fort que les dieux existaient !

Depuis des temps immémoriaux, en cette période de l' année qui voit l' élan du renouveau, les Peuples d' Occident se réjouissaient du retour de la frondaison, de l' essor de la végétation, de la vitalité des eaux, de l' irradiation croissante du soleil et des forces de vie d' une Nature transmise par les dieux, domestiquée par les héros et léguée par les ancêtres.

Le monde celte allait célébrer la grande fête sacerdotale de Beltaine, la fête du feu nouveau et purificateur, consacrée à Belenos, avatar de Lug sous forme de lumière, et à Belisama " la très brillante" et au cours de laquelle les Druides allumeront de grands feux entre lesquels on fera passer le bétail pour le préserver des épidémies.  Nos ancêtres les Gaulois entraient dans le mois de la déesse Vrya, de la floraison, des délices et des trois laits, tandis que les Romains perpétuaient le patronage de Maia, la "bonne déesse" avatar de la Terre Mère, d' où nous viendra le nom du mois de Mai que la tradition chrétienne finira par vouer au culte de "Marie, mère de Dieu".

De toute cette ancestrale ferveur des Peuples d' Europe, traversant les siècles, il ne restera que les traditions du joli mois propice aux déclarations d'amour et aux porte-bonheur, celui des jouvencelles en ronde autour des "arbres aux Dames" accueillant les fées, celui des places de villes et de villages aux "mais" devenus mats de cocagne...et le temps chanté du muguet : " Pour danser pavane et vert gai/Le mois de mai au vert bocage/Ecoutant le pinson ramage/Et cueillant le gentil muguet " : ces vers contemporains de roi Louis le treizième rappellent l' ancienneté de l' usage qui nous fera, au premier jour du mois, perpétuer l' offrande de blanches clochettes, épanouies, peut-être, durant la nuit de Beltaine.    

Yves Darchicourt

 

06 février 2008

6 février 1945

2f8ad839670911e887af2042b00adc3d.jpg" C'est aujourd' hui le 6 février, vous penserez à moi et vous penserez aussi aux autres qui sont morts le même jour il y a onze ans "

[ Robert Brasillach est lié à son poteau, très droit, la tête levée et fière (...) d'une voix forte Robert Brasillach crie au peloton "courage" et, les yeux levés "vive la France"; le feu se salve retentit (...) le corps glisse douvement jusqu' à terre, il est 9h38.] ( récit de Me Jacques Isorni avocat à la Cour d'Appel )

" et ceux que l'on mène au poteau / dans le petit matin glacé / au front la pâleur des cachots / au coeur les derniers chants d' Orphée / tu leur tends la main sans un mot / ô mon frère au col dégrafé " ( Robert Brasillach - Poèmes de Fresnes ) 

 

Ce soir, 6 février à Paris...

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